Près d’1 jeune sur 2 ignore ce qu’est un mélanome !
Mois du mélanome
- Le soleil est particulièrement présent en cette fin de mois de mai. Chaque année, il est consacré à la sensibilisation au mélanome.
- Une sensibilisation toujours bien nécessaire au vu des résultats d’une récente étude lancée par Ipsos à la demande de MSD Belgique (1). Pas loin d’1 Belge sur 5 ne sait pas ce qu’est un mélanome et ce chiffre grimpe à près d’1 jeune sur 2 dans la tranche d’âge 16-24 ans.
- Pourtant c’est dès l’enfance que se joue la prévention. De plus, c’est un cancer qui peut les concerner directement car il est proportionnellement plus fréquent avant 60 ans en comparaison avec la plupart des autres cancers (2).
- Le Professeur Baurain, oncologue aux cliniques Universitaires Saint-Luc, insiste : « Pris en charge tôt, le mélanome est l'un des cancers dont la survie à cinq ans, de 90%, est la meilleure (3). D’autre part, l’arrivée de l’immunothérapie dans les mélanomes avancés a permis de multiplier l’espérance de vie des Belges atteints de ces cancers très agressifs. »
- D’autres résultats attirent l’attention : 64% des Belges n’ont jamais consulté un dermatologue pour faire voir leurs points de beauté. Et des 36% qui y ont déjà été, seul 1 sur 4 s’y rend une fois par an (1).
Place à l’insouciance quand on est jeune mais pas à l’imprudence
En Belgique, on compte plus de 3000 nouveaux cas de mélanomes et plus de 300 décès par an. Et malgré les campagnes de prévention, ce cancer est en nette augmentation faisant de lui le 5e cancer le plus fréquent en Belgique (3). Avant la puberté, le mélanome est très rare. Par la suite, il peut survenir à tout âge, mais est proportionnellement plus fréquent avant 60 ans en comparaison avec la plupart des autres cancers (2). Professeur Baurain, chef de clinique, service oncologie aux Cliniques Saint-Luc à Bruxelles, s’inquiète : « Quand on est jeune, on a souvent la sensation d’être invincible. Et quand on voit les résultats sur le manque total de connaissance chez les jeunes, cela ne me réjouit pas. Le mélanome est une tumeur maligne des mélanocytes, les cellules qui fabriquent la mélanine. 90% des mélanomes sont dus au soleil (4) et l’enfance et l’adolescence sont des périodes critiques dans ce cancer : une forte exposition au soleil tôt dans la vie augmente le risque de mélanome à l’âge adulte. Il faut que notre jeunesse en soit consciente pour éviter les comportements à risque et pour éviter une visite chez leur oncologue d’ici quelques années. »
Ne pas laisser place au doute
Paul de Knop, ancien recteur de la VUB atteint d’un mélanome et fondateur du fond Paul de Knop, alerte : « Ne jouez pas avec le soleil et protégez-vous ! Dès qu’il y a un doute, il faut prendre rendez-vous. Et je conseille à tous une visite régulière chez le dermatologue. » A ce niveau-là, les Belges sont mauvais élèves ! 64% n’ont jamais consulté un dermatologue pour faire voir leur points de beauté. Et des 36% qui ont déjà été, seuls 3 sur 10 s’y rendent au moins une fois par an, 2 sur 10 s’y rendent tous les deux ans. 1 Belge sur 2 consulte moins d’une fois tous les deux ans (1) ! Professeur Baurain ajoute : « Il faut savoir que détecter un mélanome à ses débuts augmente considérablement le pronostic ! Comme le pensent 72% des Belges (1), on peut vaincre le mélanome. Pris en charge tôt, le mélanome est en effet l'un des cancers dont la survie à cinq ans, de 90%, est la meilleure (3). »
Mélanome avec métastases : la survie multipliée par 6 en quelques années
A la question ‘pensez-vous qu’on peut guérir d’un mélanome avec métastases’, 22% disent oui, 34% non et 44% ne savent pas (1). Professeur Baurain commente : « Il y a 5 à 10 ans de cela, j’aurais dit non car la survie globale était de 6 mois avec une espérance de vie à 3 ans de 6% (5). C’est à dire quasi nulle. Ca, c’était avant l’arrivée de l’immunothérapie. Depuis, l’espérance de vie a fait un bond dans ces mélanomes redoutables laissant entrevoir un espoir à beaucoup plus de patients avec 40% des patients encore en vie après 5 ans (6) à l’heure actuelle ! Il y a encore du chemin à faire car tous les patients ne répondent pas mais les chiffres le montrent, on est en train de vivre une véritable révolution thérapeutique dans le mélanome avancé pour notre plus grande joie et celle des patients. »
Paul de Knop témoigne: « Suite à des examens plus approfondis reportés plusieurs fois, on m’a diagnostiqué un mélanome au mollet en octobre 2016, juste après la fin de mon mandat de recteur. Ensuite, on a constaté qu’il y avait des métastases. Ce fut alors un vrai parcours du combattant pour moi : une dizaine d’interventions chirurgicales, 25 radiothérapies, et enfin, 3 ans d’immunothérapie… Heureusement, le jeu en valait la chandelle. L’immunothérapie renforce le système immunitaire afin qu’il puisse combattre les cellules cancéreuses. Si on m’avait diagnostiqué ce cancer quelques années plus tôt, l’issue aurait été tout autre. Mais heureusement, aujourd’hui, grâce aux évolutions thérapeutiques, cela fait 9 mois que je suis en rémission. »
Le soleil, même en Belgique peut s’avérer dangereux
En cette période de Covid-19 et avec les beaux jours que l’on connaît, il est important de rappeler que même le soleil belge peut s’avérer dommageable. Les Belges n’en sont pas toujours conscients ! 16% disent ne jamais mettre de crème solaire, 16 autres pourcents utilisent des indices de protections inférieurs à 30. Et 12% alternent les facteurs en fonction de l’intensité du soleil (1). Il est important de rappeler qu’en cas d’exposition au soleil, même en Belgique, il est recommandé d’utiliser un indice de protection d’au moins trente ; l’indice a pour but de prolonger la durée d’exposition au soleil sans risque de coup de soleil. Ce qui permet de prévenir pas mal de dommages de la peau, notamment le mélanome.
Un mélanome peut se développer sur une zone non exposée au soleil
De manière générale, les Belges savent qu’un mélanome peut apparaître sur diverses parties du corps. Les plus citées sont le dos (par 75% des répondants), la poitrine (68%) et le visage (66%). Seuls 15% citent les yeux (1). Peu de gens savent qu’outre la peau, les muqueuses comme l’œil peuvent voir apparaître un mélanome. Le mélanome peut même toucher une zone non exposée au soleil : le cuir chevelu, la plante des pieds, la surface d'un ongle, les organes génitaux,.. C’est important de le savoir et de rester attentif à tout changement ou évolution car il existe une règle facile à mettre en œuvre, la règle ABCDE. Elle permet de détecter par soi-même un changement au niveau de l’Asymétrie, des Bords, de la Couleur, de la Dimension ou de l'Evolutivité d'un grain de beauté. 43% des Belges ne pratiquent pas l’auto-surveillance de leurs points de beauté et de leur peau. Et de nouveau, ce chiffre grimpe chez les jeunes entre 16 et 24 ans ! Ils sont 56% à ne pas le faire (1).
Sources
(1) Enquête Omnibus Ipsos réalisée sur un échantillon représentatif de 1054 répondants âgés entre 16 et 70 ans entre le 12 et 13 mai.
(2) Registre du Cancer, Cancer Fact Sheets, Année d'incidence 2016, Bruxelles 2019
(3) Fondation Contre le Cancer, Cancer de la peau (mélanome), https://www.cancer.be/les-cancers-types-de-cancers-liste-z/cancer-de-la-peau-m-lanome, consulté le 20/5/2020
(4) Skin Cancer. Facts & Statistics. https://www.skincancer.org/skin-cancer-information/skin-cancer-facts/, consulté le 27/05/2020.
(5) Laurine Sacré, et al. Diagnostic et traitement du mélanome. Peau’se Dermatologique 2016.
(6) Robert C, Ribas A, Schachter J, et al: Pembrolizumab vs ipilimumab in advanced melanoma (KEYNOTE-006). Lancet Oncol 20:1239-1251, 2019.