Bonne nouvelle dans la lutte contre le cancer
Un nouveau remboursement d’une immunothérapie grâce à un nouveau marqueur spécifique d’efficacité
‘’Malika ne présente plus de signes de tumeur alors qu’elle était atteinte d’un cancer du côlon avec métastases au foie et au pancréas’’
Avec l’arrivée de l’immunothérapie, qui consiste à réactiver le système immunitaire afin qu’il détruise les cellules cancéreuses, la recherche médicale s’est attelée à trouver des marqueurs qui pourraient prédire l’efficacité de l’immunothérapie. Professeur Van Cutsem, oncologue digestif à l’UZ Leuven, explique: « Lorsqu’elle fonctionne, l’immunothérapie montre des résultats remarquables allant jusqu’à faire disparaître des cancers métastatiques très avancés. Dans le cancer du côlon par exemple, 4ème cancer le plus fréquent en Belgique avec plus de 7800 cas par an[1], des études ont montré qu’il était possible de prédire l’efficacité de l’immunothérapie chez certains patients à l’aide d’un marqueur qu’on appelle MSI (Microsatellite instable). On analyse la tumeur. Lorsqu’elle est de type MSI, la tumeur sera alors plus sensible à l’immunothérapie. »
Grâce à cette découverte, une immunothérapie est dès aujourd’hui approuvée en premier traitement pour les patients belges atteints d’un cancer du côlon métastatique qui présentent ce marqueur prédictif d’efficacité. Professeur Van Den Eynde, oncologue digestif aux Cliniques universitaires Saint-Luc se réjouit : « Quand l’analyse de la tumeur montre que ce marqueur est présent, je sais que j’offre une vraie chance à mes patients atteints de ce type de cancers. Précédemment, je n’avais pas accès à l’immunothérapie pour ces patients. Aujourd’hui, grâce à cette autorisation de mise sur le marché, je sais qu’il y a de bonne chance qu’ils répondent, et très longtemps. Une étude de phase 3 a montré que l’immunothérapie diminue de 40% la progression de la maladie en comparaison à la chimiothérapie. Elle a également plus que doublé la durée d’efficacité du traitement par rapport à la chimiothérapie[2]. Une de mes patientes atteinte d’un cancer du côlon avec des métastases logées dans le foie et le pancréas a eu la chance de participer à l’essai clinique. Aujourd’hui, elle ne présente plus de signes de tumeur. Un petit miracle… »
Malika, 59 ans, témoigne : « Le Professeur Van Den Eynde m’a sauvé. En 2017, mon cancer était très avancé et aujourd’hui, grâce à l’immunothérapie, je suis encore là à pouvoir témoigner ! Et même si je n’ai jamais perdu espoir, je sais pertinemment que c’était le traitement de la dernière chance… Et quelle chance j’ai eu. En plus, j’ai très bien supporté l’immunothérapie, je n’ai pas perdu mes cheveux, je me sentais bien et j’ai pu continuer à vivre presque normalement…Aujourd’hui, je suis là, entourée des miens, et c’est tout ce qui compte. »
[1] Registre du cancer, cancer factsheet Colorectal cancer, 2018 : https://kankerregister.org/media/docs/CancerFactSheets/2018/Cancer_Fact_Sheet_ColorectalCancer_2018.pdf, consulté le 3/2/2021
[2] Andre T, Shiu K, Kim TW, et al. Pembrolizumab versus chemotherapy for microsatellite instability-high/mismatch repair deficient metastatic colorectal cancer: The phase 3 KEYNOTE-177 study. Presented at: 2020 ASCO Virtual Scientific Program; May 26, 2020. Abstract LBA4.